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Variations entre couleur et noir/blanc, motifs pleins et contours, jeu entre fausses coulures de peinture et crayon, entre le corps et l’immatériel, la présence et l’absence, l’exposition Vrai-faux de Barbara Cardinale évoque les questions identitaires et les mondes intérieurs de chacun·e.

L’artiste lausannoise présente Les incorporelles, une série de dessins exécutés au transfert et rehaussés aux crayons de couleur débutée en 2019, sur des décors abstraits réalisés originellement aux crayons, visions oniriques servant de toiles de fond à l’exposition. Dans diverses postures, la silhouette de la dessinatrice et écrivaine sert de cadre à des motifs parfois abstraits ou des paysages imaginés, révélant ou évoquant des quêtes intérieures et des histoires intimes qui nous échappent. Dans ces dessins, le corps - motif récurrent dans la pratique artistique de Barbara Cardinale - perd de sa consistance, de son réalisme, pour ne devenir qu’une ombre, une silhouette vide de matière, sorte d’autoportrait désincarné. Les traits ou les contours de la créatrice ne sont pas ce qu’ils paraissent être, l’autoportrait n’en étant plus vraiment un, puisqu’il est dénué de toute identité ou enveloppe matérielle. La technique même du transfert, qu’elle affectionne particulièrement, implique l’empreinte, la trace sur un nouveau support et donc la perte inévitable de substance originelle. Incorporelles, ces silhouettes deviennent aussi intemporelles et jouent avec les notions d’identité ; l’artiste et enseignante diplômée de la HEAD (Haute école d’art et de design - Genève) et de l’EDHEA (Ecole de design et haute école d’art – Sierre) nous confronte à des vrais-faux. Finalement, l’exposition de Barbara Cardinale évoque en nous la quête intérieure, la complexité humaine, les recherches intimes et les lieux d’évasions qui nous sont propres.